Le Prince – 8

Peu de témoins directs de l’exécution, qui lui porta le coup fatal, qui eut l’idée d’ajouter la maîtresse Clara Petacci et d’autres au lot de cadavres saucisses pendues à une station d’essence, Exposons-les à Milan le peuple crachera sur eux, qui hésita, qui en rajouta, qui eut la nausée, qui se souvint d’un crime justifiant sa vengeance. Luciano en était, du groupe il était le seul haut placé dans le Parti, et quelle impression avait eu le Duce si c’était lui, le fils de ce cher Paolo Tizzano avec lequel il échangeait et blagues et bourrades et parties de dés depuis si longtemps, ce fils qui allait lui trouer la peau, ce fils double-jeu depuis des années comme une médaille ou plutôt un Bernard l’ermite, communiste dans une coquille de fasciste, ce fils dont le prénom lui échappait à quelques minutes de la mort, obsédé par ce prénom qu’il ne retrouve pas, Livio Leandro Ludovico – si ça se trouve sa maîtresse meurt à côté avant lui tandis qu’il cherche et cherche encore le prénom du fils Tizzano, c’est fini il ne trouvera jamais mais Luciano pourra dire Je ne suis pas un meurtrier – même pas un exécuteur.

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5 Commentaires

  1. Au soir du 29 avril 1945, une exécution sommaire marque la fin d’une page d’Histoire sombre, met peut-être fin au questionnement de Luciano et soulage aussi les alliés. Les pages à suivre seront capitales et je les attends avec impatience. 😉

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    • rvjeanney

       /  13 mars 2011

      capitales, capitales, c’est un peu excessif, je bidouille mon ami, je bidouille, n’oubliez pas ^^

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  2. Un polar découpé ? Bien vu !

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  3. Plutôt de belles pages d’Histoire bien ciselées 😉

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