Le Prince – 23

Il n’a jamais aimé la plage. Pieds nus répugnants orange de crasse repliés sur des tiges ces airs de primates, rester à l’ombre du parasol mais mieux du café mais mieux encore de sa villa, ne pas plus sortir jamais se faire livrer viandes légumes fruits journaux et futurs progrès technologiques comme ligne rouge sans fil avec le monde, n’était la culpabilité de laisser Constanza seule avec les enfants Papa n’aime pas venir papa a du travail papa nous rejoindra demain papa vient quand même régulièrement, reste dans la maison toute petite toute anguleuse à l’angle Via Isonzo et Via Bologna, à Cesenatico, rédige des discours des programmes, au début les enfants sont si petits ils sont en berceau puis courent puis râlent de devoir venir puis seule Constanza l’accompagne, à moins que ce ne soit le contraire – et même hors saison, même le 22 novembre 1963, où marchant le soir le long de l’Adriatique ils entendent un fou hurler Kennedy est mort On a tué Kennedy, ils pouffent en se serrant la taille.

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6 Commentaires

  1. Père manquant fils manqué, écrivait un psychologue québécois, Guy Corneau. Et Jules Renard remarquait, pour sa part et avec à-propos, qu’un père a deux vies : la sienne et celle de son fils. Belle réflexion.

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    • rvjeanney

       /  10 avril 2011

      Tant pis pour les filles alors ? Ah certains psychologues et écrivains, que ne pensent-ils avec autre chose que leur pénis… 😉

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  2. Mon cher écrivain préféré

    Vous ne m’aviez pas dit que Luciano avait une petite soeur? Je vous rassure. La psychologue québécoise a publié un ouvrage important sur la question de relation des filles sans père, qui se veut un ouvrage savant sur l’attente du père dans l’imaginaire féminin. Et enfin, Rolande Causse a pensé à la maman. Si si. Dans un roman : Mère absente, fille tourmentée. De quoi, comme vous le constaterez, combler nos prochaines lectures. Voyez la petite larme au bord de ma pupille… et mon gros rire sous une barbe blanchie? 🙂 😉

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  3. Mon cher RV

    Vous savez bien que je conjugue autant au masculin qu’au féminin. Là où j’ai quelques soucis, c’est avec le pluriel. Je limite le genre et le nombre. Au-delà de deux, mes choix me sont toujours difficiles. RV + Christine font bien deux, non?

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